Il fait froid, même très froid, en avril, ne te découvre pas. Pour la deuxième année consécutive, des épisodes de gel menacent les fragiles bourgeons de nos vignes. Hier, nous avons passé une nuit blanche pour nous éviter une année noire. Il était urgent de sortir les bougies.
Des bougies qui ont réchauffé les vignes sur les coteaux. Juste à temps ! Le coup passa si près que le chapeau tomba. Des bougies, il sera temps d’en allumer encore, des bougies pour illuminer nos esprits, des bougies pour éclairer nos espoirs.
Toute la nuit, il a fallu protéger nos vignes et ce n’a pas été d’esprit dont nous avions besoin mais de mains, de mains d’œuvre. A chaque main, une bougie, à chaque bougie, de la chaleur, à chaque bougie, le désir de ne pas voir brûler les baies de nos vignes. Des bougies, nous en aurons besoin encore pour quelques lueurs de discernement.
Au petit matin, les nouvelles pour nos vignes sont bonnes, la température n’est pas allée en de ça de 0°Celsius, le drame a été évité. Dans la cuisine, le bol de café chaud dans les mains, le sentiment du travail bien fait, nous sommes quelques uns à refaire le monde. Pour éviter de piquer du nez la radio est allumée.
Au petit matin, les nouvelles pour la terre ne sont pas bonnes. Le monde est au bord du précipice. La planète ne peut rester vivable sans une réduction « rapide, radicale et le plus souvent immédiate » des émissions de gaz à effet de serre.
RAPIDE RADICALE IMMÉDIATE
Alors qu’allons-nous faire ? Pour que nos vignes ni ne gèlent au printemps, ni ne brûlent en été ? Pour que l’eau n’inonde les rangées ou que la grêle ne casse les sarments entrelacés ? Si nous aimons le vin, que devons-nous faire de plus qu’allumer des bougies et prier ? Prier ne sera pas assez ! Qu’allons- nous faire de plus que d’allumer les bougies ?
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