Ces escapades fêtent leur 10ème édition, une première pour moi. Cette année, ce sont les 4 villages du plateau de Signargues qui se mobilisent.
Pour ce 14 juillet, c’est Domazan qui s’y colle et de très belle façon : jardin, vignes, fontaine, platanes, place du château. La soirée est présentée comme une balade gourmande : gravlax de saumon, charlotte d’agneau aux aubergines, fromage de chèvre et royal chocolat, accompagnée de musique et de vin, à chaque étape. A l’honneur, évidemment, les vins AOP Côtes du Rhône Villages Signargues !!
Signargues est née en 2005. Elle regroupe 4 villages : Estézargues, Domazan, Rochefort du Gard et Saze. Son terroir est composé, en grande partie, de galets roulés, sur un plateau à 140 m d’altitude, sur lequel souffle très souvent le Mistral. Pour être « Signargues », il faut être « rouge » et « assemblé » de grenache pour 40%, de syrah et/ou de mourvèdre après, agrémenté de carignan, cinsault, selon la malice du vigneron.
Je connais les vins du coin depuis plus de 20 ans, notamment, grâce à la réputation des vignerons de la cave d’Estézargues. Certaines quilles ont accompagné des évènements familiaux. Andézon a été servi pour le baptème de ma fille en 2004. J’ai régulièrement présenté sur le blog d’autres cuvées, avec un rapport qualité prix toujours exceptionnel : la rondeur des « Fées », la gourmandise de « Sarrelon », l’animalité de « Pierredon ». « La montagnette » a été le premier vin présenté sur ce blog ! C’est pour dire !
Mais l’AOP ne se limite pas aux vignerons d’Estézargues. Elle a bien plus de bons représentants. Ce sont plus d’une vingtaine de caves et domaines qui essaient de faire vivre ce terroir à travers leurs vins. J’ai choisi de vous parler de quelques cuvées, celles que j’ai goûtées et appréciées, au cours de cette soirée festive, ce qui n’enlève rien aux qualités des autres vins proposés.
Au départ, on se munit du matériel nécessaire pour la soirée : pochon, verre, plan du village, menu et cartes des vins. La réservation est nécessaire et le prix de l’escapade est de 35€.
Puis on éveille nos sens, œil de lynx et coup dans le nez !
Il est 19h00, le soleil est clément. La première étape est « champêtre », grandes tables nappées de blanc, notes de swing manouche et premiers coups de cœur.
Joli blanc, assemblage de viognier et de roussane, frais et aromatique, fruits exotiques et vanille, AB et vinifié sans sulfites ajoutés, excellente mise en bouche, c’est le pied !
Un « étonnant » rosé d’été qui accompagne parfaitement le gravlax de Saumon. Une robe très pâle, dont la teinte rosée ne se distingue que si on la compare avec celle du vin blanc précédemment bu. Un vin fruité à l’acidité bienfaisante. Un assemblage grenache noir et mourvèdre, pour ce jus gourmand, issu d’une viticulture Bio ! Rendez-vous est pris avec Guillaume Reynaud, le vigneron « cinquième » génération du domaine. Le château de Bosc a cette particularité d’être un lieu accueillant un musée de la moto, un musée du vélo, un parc de sculptures d’art contemporain. Ça vaut certainement le détour ?
Poursuivons notre escapade avec les flonflons de la fête nationale sous les platanes, aux sons de blues, de rock, de funk et de soul music ! Dans nos verres, un rouge « Signargues » du domaine Grès Saint Vincent. Cerise, épices douces, réglisse, une texture soyeuse. Un vin non collé, non filtré, certifié AB avec peu de sulfites ajoutés. Bel effort ! Bravo au vigneron !
C’est à l’étape « Fromage » que tout est parti en « vrille ». Il est vrai que, les quelques verres engloutis, nous ont aidé à lâcher prise et à entonner tous les airs que la variété française nous aient offerts depuis les années 80 !
La place du château a été arrosée, entre autres, par le domaine des Romarins-Signargues ! Un vin élégant, au caractère sudiste, fruits rouges et noirs confiturés, poivre, à la texture veloutée. Petit passage en demi muids pour arrondir les tanins. Le domaine a un label Haute Valeur Environnementale. Il est aussi en conversion AB. Je connais sa cuvée C, 100% vieux carignan, en macération carbonique, sans sulfites ajoutés, qui est facile à boire et originale !
Une fois l’euphorie dissipée, la dernière étape a été réconfortante avec un dessert au chocolat et le Signargues du Château des coccinelles, le dernier bu mais pas le moindre. Il m’a, finalement, permis de mieux définir la typicité de cette AOP : un caractère puissant et élégant, des fruits confiturés, des épices douces, une texture soyeuse. A de nombreux égards, « Signargues » évoque sa prestigieuse voisine qu’est « Châteauneuf du pape ».
Le château des coccinelles est en viticulture biologique depuis 1978, grâce, entre autres, à Marie-Claire, avec qui nous avons eu la chance de passer une partie de notre soirée, et qui nous a régalés de son énergie et de ses connaissances en vinification et assemblage.
Si cette lecture vous a donné soif de vins, de vie, de musique, de rencontres, d’amitié, il est encore temps de vous inscrire pour les prochaines soirées, le 21 juillet à Rochefort du Gard et le 28 juillet à Estézargues. A Domazan, nous étions près de 500, à l’escapade des gens heureux !
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