Plus de 5 ans que je n’ avais pas croisé Frédéric avant ce 28 février. L’homme a quelque peu changé. S’ il reste simple, sincère, amical et généreux, le beau parleur, le charmeur voire le fanfaron a laissé la place à un homme plus réfléchi, plus sage, presque philosophe. On le disait artisan vigneron mais le mot « artisan » est désormais réservé à certains métiers dont la production de vins ne fait pas partie. Après ces 3 heures passées ensemble, plusieurs idées traversent mon esprit pour pallier cette disparition sémantique. Je retiens : Le Mas de mon père, vigneron créateur. C’est la première fois que je passe du temps avec Frédéric « in situ ». Et il est évident que ce dernier aime et connait sa terre, du grès, du sable, du calcaire, des poudingues ; aime et connait ses vignes, une palissade à réparer par là, une souche à retirer ici, des fleurs blanches quand la terre est froide, des violettes quand elle est chaude ; aime et connaît sa colline « La Malepère », ses bois, toutes ses espèces de chênes, sa capacité à offrir de l’eau quand ailleurs, tout est trop sec.
Le Mas de mon père a sa réputation, C’est un domaine dont les vins sont connus et reconnus. Et pourtant Frédéric ne se contente pas du confort de cette notoriété, le vigneron continue son cheminement et s’efforce de faire évoluer ses pratiques au chai pour faire des vins comme il les aime, avec un travail précis sur leur texture.
Je n’ai pas les compétences pour expliquer parfaitement les différentes originalités mise en œuvre au chai, mais Frédéric semble avoir trouvé comment réaliser son idée. Ce que chacun peut lire sur le web à propos de la vinification des vins du Mas de mon Père, est déjà dépassé. Les pratiques sont en évolution continue et sont appliquées une fois maîtrisées. A Arzens, il n’y a pas de chimie mais il y a des idées, celles qui permettent de réaliser des vins aux arômes expressifs, à la texture soyeuse et élancée, avec une belle longueur.
On a goûté des jus sortis des cuves. Un classique : Quitte ou double, un vin blanc, aux effluves anisées avec un élevage en barrique qui lui donne un profil de vin de gastronomie. Un inédit : Et ta mère ! Un rosé produit pour la maman du vigneron ! Une renaissance : C comme ça , nom de cuvée qui renait avec un nouveau cépage, 100 % cabernet-sauvignon aux arômes prononcés de piment. Puis comme on est curieux, Frédéric a eu la générosité d’ouvrir quelques autres cuvées : Tu m’intéresses, Cause toujours et Red de toi en 2023 ! Il faut dire que tout est bon ! Les vins sont différents mais, comme dans une fratrie, on ressent qu’ils appartiennent à la même famille
Que de plaisirs éprouvés ! Ceux de la découverte, de l’échange, du partage, de la dégustation. On comprend mieux un vin quand on sait qui le fait ! On comprend mieux le vigneron quand on boit ses vins ! Merci Frédéric, j’ai bien tout compris !
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