Atteindre l’inaccessible étoile !
C’est en trainant, dans les rayons d’une de mes cavernes d’Ali Jaja préférée, que je suis tombé sur cette bouteille, qui m’était encore inconnue. Rayonnée, probablement, depuis peu, elle était entourée de ses consœurs affublées de la désignation « nature ». Curieux, aussi, de nature, voici la belle bouteille cirée emportée dans mon panier de consommateur, pas encore éclairé, par ce vin au nom d’étoile.
Domaine des Célestes – Sirius B – 2021.
A déguster en écoutant The Alan Parsons Project – Sirius
L’intention est astronomique, les références du domaine et le nom de la cuvée veulent toucher les étoiles. Sirius est la plus brillante du ciel après le soleil. Pas trop éloignée de notre système solaire, elle est facilement observable. Elle fait partie de la constellation du chien.
Sirius est une étoile binaire : A est une étoile blanche visible à l’œil nu, B sa compagne est une naine blanche qui orbite autour de A, tu me fais tourner la tête. Au domaine des Célestes, A est un vin blanc, B est un vin rouge !
« Putain que c’est bon ! »
sont mes premiers mots, après la première gorgée ! Tel un astrophysicien de la picole, je me suis empressé d’explorer tout ce qui évoque ce vin dans l’immensité stellaire des IGP du Gard . Qu’est-ce qu’il fait, qu’est-ce qu’il a, qui c’est celui-là ?
Celui-là, c’est Julien Séfraoui Nowak. C’est en 2021, qu’il crée ce nouveau domaine, sur 8 ha au Mas de Madagascar, à Vauvert, dans le Gard.
Souvenirs, souvenirs… Il y a quelques années ces terres ne se nommaient-elles pas le Domaine de Cabanis ? Si c’est le cas, le terroir a toujours été porteur de bons vins. Il est cultivé en bio depuis le milieu des années 80. J’ai en mémoire la cuvée Jardin Secret, comme étant un très bon vin.
Le domaine des Célestes garde le même esprit, celui du vin vivant avec le moins d’interventions possibles. Sirius B 2021 est composée de 60% de syrah, élevée en barrique de plusieurs vins, 20% de carignan et 20% de mourvèdre.
Le néo-vigneron a réussi pour sa première cuvée un coup de maître. On n’est pas encore au niveau de Yoda, mais le stade du simple « padawan » est largement dépassé. La guerre des étoiles a bien commencé.
Le vin est très expressif. Au nez et en bouche, c’est un panier de fruits rouges et noirs, fraises et myrtilles. Une finale acidulée, laisse penser à de la groseille. Très légèrement frisante et sapide, elle donne de la fraîcheur à ce vin typé méditerranéen. Mais dans ce panier, il n’y a pas que du fruit, peut-être quelques rouleaux de réglisse, un paquet de café fraîchement moulu, et quelques caramels complètent les arômes intenses de cette cuvée. Les tanins sont parfaitement fondus, comme une caresse de velours.
Pour reprendre le nom de la constellation de Sirius, je pourrais dire que ce vin a du chien. Il est aussi doux qu’ un fidèle compagnon, et aussi « mordant » qu’un chien de garde !
Très heureux de cette découverte, qui, sans être un canon de beauté, est une cuvée pleine de pep’s et de charme. Elle sera servie à table, sans tarder.
Bonne soif !
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