Il était une fois, venus d’Orient, trois rois mages qui entreprirent un grand voyage pour honorer la naissance d’un enfant extraordinaire. Melchior, roi des plaines ensoleillées lui apporta un coffre d’or, symbole de royauté. Balthazar, prince des forêts chaudes, offrit de la myrrhe, symbole d’humanité. Gaspard, mage des Indes, porta, quant à lui, une urne pleine d’encens, symbole de spiritualité.
Ça, c’est ce que chacun connait de l’histoire ! Mais, voici la petite histoire dans la grande, celle que vous n’avez jamais entendue, puisque j’en suis l’auteur !
Vous le savez certainement, « Balthazar » désigne une bouteille contenant 12 litres de vin, « Melchior », une bouteille de 18 litres, et Gaspard ? Pourquoi Gaspard est-il le seul roi mage n’ayant pas de bouteille à son nom ?
Sur les chemins de Galilée menant à l’enfant, guidés par les étoiles, Balthazar, Gaspard et Melchior s’arrêtèrent dans un village où ils rencontrèrent une vieille femme. Au cours d’un frugal repas, ils lui expliquèrent les raisons de leur périple.
Enthousiaste à l’idée d’offrir, elle aussi, quelques présents, à l’exceptionnel enfant, elle confia 3 mystérieuses bouteilles, contenant une boisson rare, capable d’apporter joie et bonne humeur, et peut-être, vie éternelle, à ceux qui la boiraient !
A Melchior, le plus âgés des trois, elle donna la plus grosse des trois bouteilles, avec pour consigne, de ne l’ouvrir que lorsque l’enfant sera devenu un sage!
A Balthazar, elle remit une bouteille de 12 litres avec pour recommandation, d’attendre patiemment le dernier repas du dernier jour de l’enfant devenu sage ! Les convives devront être au nombre de 13 et, suffisamment éclairés, pour apprécier le divin jus.
A Gaspard, le plus jeune, elle tendit une bouteille, dont personne ne se souvint de la contenance. Il reçut comme instruction, de mouiller, dès son arrivée, le front du nouveau-né, avec une goutte de l’élixir de cette troisième bouteille.
Mais Gaspard, roi mage, n’était pas roi sage ! De nature curieux, il ne put résister à la tentation de goûter le contenu de sa bouteille. Chaque nuit, lorsqu’il faisait halte, après une longue marche, il l’ouvrait discrètement, pour en savourer quelques gorgées. Il fut, à chaque fois, émerveillé par de subtils arômes.
Le voyage fut long et Gaspard se trouva fort dépourvu, quand le voyage fut fini. La bouteille était vide et il ne put honorer son engagement. De rage, il se débarrassa, au plus vite de la bouteille vide. Et c’est ainsi que Gaspard devint le roi mage sans bouteille.
La honte le submergea et il réfléchit aux moyens de rattraper son égarement. Puisqu’il avait vidé cette bouteille, il passa le reste de sa vie, à remplir les cœurs des autres, par sa générosité et sa compassion. Il paraitrait, qu’il y parvenait en remplissant leurs verres des meilleurs vins du monde !
On ne sait ce qui est advenu des bouteilles de Melchior et Balthazar ! Le Graal n’est peut-être pas la coupe dans laquelle fut bu le vin ?
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