Le premier bienfait de février, c’est qu’il chasse l’ interminable mois de janvier. Le premier n’a que 28 jours en 2022, le dernier a semblé en avoir 56. L’hiver est doux et chacun attend une sortie de crise sanitaire. Ne voyons-nous rien venir ? Pour ce mois, qui s’annonce encore trop gris, les bouteilles seront accompagnées de quelques œuvres de mon « artiste bricolette » préférée, Laurence Fabre, avec qui je partage ma couche, sauf en période de contagiosité probante. Au programme des Ammonites, de la prose et de l’éphémère pour le vin, de la volupté, des intérieurs bleus et d’opaques éponges pour les tableaux.
Le Domaine de la Sigalière est conduit en agriculture biologique. Il se situe sur des terres gardoises à CARNAS, à la frontière de l’Hérault. Il bénéficie de l’AOP Coteaux du Languedoc. « Les Ammonites 2019″ est un vin passe partout de bon goût, fruité, rond et à bon prix, autour de 10€. Avec cette bouteille, vous ne pouvez pas vous tromper. Un repas en famille, ça passe, un apéro avec quelques amis, ça passe, une soirée festive, ça passe, un déjeuner d’affaires avec son patron ça passe, une sortie anti-vax, ça ne passe pas !
Intérieur bleu pour un peu de Prose. Les Cadières 2017, cultivé en biodynamie à Saint-Georges-d’Orques, tout près de Montpellier. Un assemblage qui donne des arômes de fruits rouges et de fruits noirs, de la fraîcheur avec des senteurs de garrigue mais aussi et surtout, une salinité étonnante. Il paraît que l’on voit la mer depuis ce vignoble à 100 m d’altitude. Ceci explique peut-être cela. J’aime beaucoup et ce n’est pas trop cher, 10€. Après 5 ans de bouteille, il est temps de l’accompagner par un plat terre/mer comme des encornets farcis à la viande.
Avec le mois de février, les vacances d’hiver, les stations de ski , les plats de fromage fondu finissant par -ette : raclette, tartiflette sont de retour. On peut, pour compléter le catalogue, des recettes réconfortantes, ajouter une fondue au fromage ou encore un Mont d’or passé au four ! Si l’évidence nous dit de choisir un vin blanc pour accompagner ces mets, il n’est pas impossible de chercher un bon accord avec un vin rouge à condition qu’il soit vif et sans tanin. C’est le cas de L’Ephémère 2020, un rouge délicat et original produit par la ferme de Jeanne. Une cuvée 100% Mondeuse, cépage noir de Savoie. On cherche là, un accord régional. Pas de rusticité, beaucoup de souplesse et de légèreté dans cette cuvée aux arômes de framboise et de violette. La finesse a un prix : 14€.
Cette dernière découverte, je la dois à la patronne du Cinso, nouveau lieu nîmois dans lequel j’aime me rendre. Un restaurant intimiste, qui propose des plats de « grand-mère » et une carte des vins ou plutôt des vins qui ne sont jamais sur la carte, d’obédience naturelle ! Déjà un plat signature « Les oreilles de cochon grillées » en salade pour une entrée ou accompagnées de petits légumes pour la version plat. Vous y trouverez, selon la semaine, de la langue de bœuf, des rognons et toutes sortes d’abats. Heureusement pour moi, il y a toujours une proposition plus consensuelle… Pour ce qui est des vins, il faut faire confiance et y mettre un peu d’argent. Cette Soif de plaisir s’est bue pour 30€ et n’a pas déçu.
Une cuvée 50% Carignan, 50% syrah, facile à boire, gourmande, au caractère méditerranéen, issue des terres catalanes, à Calce pour les vignes et à Maury pour les cuves. C’est bio, en macération carbonique, fermentation à partir de levures indigènes, sans collage ni filtration, avec peu de soufre. Un régal qui a accompagné une côte de cochon grillée et une assiette de fromage.
Comme il n’y a pas que la nourriture terrestre, voici pour alimenter l’esprit. C’est l’histoire d’un mec qui pensait ne rien savoir sur le vin, celui des chevaliers de Tastevin, celui des sommeliers, celui des buveurs d’étiquette. C’est l’histoire de Daniel Picouly , qui va contre mauvaise fortune bon cœur, se raconter par le vin. A bien y réfléchir, tout le monde est confronté au vin dans son existence : des vins de bistrot, de l’ordinaire, des vins de table jusqu’aux grands crus. L’auteur, buveur modéré, n’échappe pas à la règle et met en lumière les vins qui ont accompagné les évènements marquants de sa vie, du moins, ceux dont il se souvient. Il le fait avec drôlerie, tendresse et mélancolie.
Les larmes du vin sont des larmes sans chagrin.
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