Pour ce Noël, il a fallu, avant tout, montrer patte blanche.
Avoir un coup dans le nez n’est plus ce que c’était !
Se tester, c’est se soumettre à un test, de nos jours, à celui du dépistage de la covid. Se soumettre, ce n’est ni glorieux, ni courageux. Pourtant ce geste, finalement anodin, m’apparait comme un des plus respectueux possible. Je me suis donc soumis pour protéger ceux avec qui j’ai partagé les fêtes de Noël. Se soumettre, ce n’est pas très agréable mais c’est un moindre mal et je me soumettrai encore pour profiter de ceux que j’aime. Petite précision, il n’y a aucun message subliminal aux amis de la tête dans le cru ayant des pratiques sado-maso ou des tendances dominatrices trop développées.
Ces premiers repas de fêtes ont été l’occasion de re-goûter certains vins achetés dans l’année. Ils ont accompagné du bon manger et nous ont procuré autant de plaisir qu’au cours de leur première dégustation.
L’avantage quand le Papa Noël connait tes centres d’intérêts, c’est qu’il ne se trompe que très rarement. Même, s’il est de plus en plus frileux à m’offrir des bouteilles de vin, par peur de ne pas satisfaire mes exigences de plus en plus « incongrues », j’ai découvert deux pépites viniques au pied de mon sapin.
La première se boit : Domaine Faiveley, Nuits- Saint- Georges, 1er cru, « Les Porêts-Saint-Georges », 2013. Un grand Bourgogne, d’une grande maison, à un gros gros prix. Voilà qui va devenir une de mes plus belles bouteilles en cave. A boire avant 2025. Je trouverai bien une occasion pour la déguster avec les généreux donateurs.
La seconde se déguste… des yeux : Le VIN de Sylvie Augereau aux éditions hoëbeke.
Comme indiqué sur la première de couverture, ce documentaire poétique est conçu par ceux qui font le vin. Il est écrit pour ceux qui le boivent, quelque soit leur niveau de connaissance, néophytes ou prétendus connaisseurs. Ce drôle d’ouvrage s’adresse, donc, au plus grand nombre.
Il se lit comme un carnet de voyage, qui commence à J-7 des vendanges et qui finit, des mois après, avec un verre de vin à la main. Tout y est expliqué, limpidement, illustré par les photographies de Louis-Laurent Grandadam.
La mise en page est ludique, alternant photos légendées, dessins, aquarelles. Le texte est, tour à tour, informatif, poétique, humoristique. Les témoignages et les bons mots des vignerons et vigneronnes sont foison. C’est simple et complet mais surtout jamais chiant. On y comprend tout et aucune étape n’est négligée : La viticulture, la viniculture, la dégustation.
C’est, enfin, un plaidoyer pour la nature. Les protagonistes de cette histoire sont tous de fervents défenseurs d’une approche naturelle du vin et de sa production. Malgré tout, le propos n’exclut personne et peut donner à réfléchir à tous, surtout aux plus conventionnels d’entre nous.
Cette « pérégrivination » littéraire se lit et se relit en suivant la chronologie imposée par la nature, d’une vendange à l’autre. J’ai même pris quelques notes. Une fois fait, vous pourrez la consulter comme une encyclopédie en allant chercher les informations sur le sujet souhaité.
Bon, le livre est fortement estampillé par une culture que l’on pourrait nommer « France Inter ». L’auteure y est chroniqueuse. Elle n’en reste pas moins une vigneronne. La préface est signée par F.R Gaudry. Il n’y a pas à rougir à être estimée par des gens de bon goût. Pour ma part, je me suis régalé et je pourrai apprécier mon prochain verre de vin en connaissance de cause.
Faire du vin, quelle vocation ! Bonne soif !
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