C’est par un heureux hasard et grâce à l’estime généreuse d’un bon copain que je bus cette fantaisie singulière.
C’est avec ces notes, tout aussi particulières que je m’apprête à vous la présenter.
Vin de France, qui ne dit pas d’où il est ! Ce vin du « Barré », Guilhem Barré, est du pays où la carcasse sonne ! Elle nous avertit des délicieux breuvages de Cabardès. Drôle de mélange, essayant d’accorder les embruns et cépages de l’Atlantique et de la Méditerranée.
Merlot, cabernet, syrah font fantaisie avec un grand naturel : la terre est respectée. Au chai, les grappes entières, la pruine font leur travail. Le jus fermenté est élevé, pour partie, en barriques. Collage-filtrage-sulfitage ne sont pas d’usage.
La bouteille fut ouverte, en toute humilité, sans chichi, sans prétention, sans que notre hôte veuille attirer notre attention. J’avais bien remarqué ce nom « Barré » sur l’étiquette et avais gardé un souvenir ému de ses dentelles. Ce n’est pas que le vigneron se vête finement, il s’agit seulement du nom d’une de ses cuvées de rouge, qu’il y a longtemps, j’avais dégustée. La lecture de ce nom m’avait donc fait saliver et c’est ainsi que cette fantaisie singulière allait quasi me sidérer.
Au nez, c’était remarquable, en bouche, c’était une tocade, au point, d’arrêter ce que je faisais, ce que je disais, pour être nez et bouche liés dès la première gorgée. La fantaisie me parla de fruits rouges et noirs, charnus et sucrés, d’herbes fraiches, d’épices, s’exprimant longtemps, avec belle manière et belle matière.
Moins torturé que dans « la fantaisie militaire » de Bashung, l’amour n’a pas faussé compagnie à la fantaisie singulière de Barré.
Fantaisie singulière, 2019, Guilhem Barré.
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