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Eh bèèè ! le dernier cri d’Arias

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eh bèèè

Quand il est question de vin, « mouton » est un mot qui renvoie inexorablement à celui de Rothschild. Mais je connais au moins un autre mouton « vinicole » : le mouton noir, bien moins renommé, bien plus accessible. Aucun ne souffre de  comparaison tant ces deux moutons sont si éloignés l’un de l’autre. Dans le langage courant, le mouton noir, c’est le marginal, le différent, sans être la brebis galeuse. Il se distingue par son originalité, mais peut être perçu comme déviant. Il pourrait être tenu à l’écart de la communauté mais pas de celle des buveurs de bons jajas dont je fais partie. Xoan Arias est le vigneron. Il a déjà à son actif un joli cheptel de cuvées dont certaines, ont déjà été évoquées sur le blog : mouton noir, mouton noir club, revertere, Falstaf, saute-moton en bib, le petnat « punkàchèvre » sur le terroir de Souvignargues, proche de Sommieres, Languedoc.

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En ce début d’été, Arias propose 3 nouvelles cuvées. Il n’est pas question pour lui de  chercher en v(a)in le mouton a 5 pattes, ni de jouer à saute-mouton sur une licorne en multipliant le nombre de ses cuvées. Il s’agit, je crois, d’innover, de s’amuser et de faire plaisir aux buveurs que nous sommes.

Parmi elles, « Volver » va faire parler. Un vin blanc fait à partir d’un raisin noir, du cinsault, qui affiche une robe « rosée ». Sur l’étiquette, deux moutons l’un blanc, l’autre noir, enlacés, dansent un tango sur « Volver » porté par la voix d’Estrella Morente.

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Mais revenons à nos moutons ! En bouche , ce blanc de noir est là aussi intéressant : clairement « rancio » pour le goût, mais bien moins sec qu’un vin jaune du Jura, pour la texture. Le fruit résiste au côté oxydatif et apporte une légère sucrosité en finale. C’est complexe et pourra même être compliqué pour certains dégustateurs. Autre sensation, le vin évolue au fur et à mesure de la dégustation et donne à découvrir d’autres facettes de sa personnalité. Vous ne risquez pas l’ennui ! Ce vin est bien vivant ! Il sortira autour de 14€ la bouteille. A découvrir et à faire découvrir à des esprits ouverts et curieux.  Vous pourrez essayer de le boire, en fin de repas, avec une vieille mimolette pour le fromage et une tarte à l’abricot en dessert. Vous pourrez aussi, le savourer, comme un vin « à méditer », un livre à la main, sur une banquette cosy, ou admirant l’horizon, en écoutant la B.O du film d’Almodovar.

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Pour le dernier mouton compté, que chacun se munisse de sa plus belle voix : « Eh bèèè ! » renvoie au cri du mouton mais aussi au lexique occitan. Il faudrait être fada pour ne pas aimer ce vin dont le petit prix, ça devrait sortir à moins de 10 €, va vous espanter. Pour ce millésime, le vin est mis en bouteille recyclée, qui provient de Limoux. C’est pas encore consigné, mais la démarche est écolo et peu couteuse. Elle accueille un assemblage de carignan, cinsault, grenache, à proportion égale, a bisto de nas. Des raisins qui ne sont pas allés sur les cuvées « historiques » du domaine et qui constituent ce vin gourmand, ample, sapide, tout en fruit ! C’est le vin de soif d’Arias, même s’il titre à 13% alcool. Cette bombe de fruit va charmer tous les palais avec de la matière et de la concentration, signature d’Arias. Il y a matière à s’empéguer tout l’été avec du vin naturel ! Message à mes amis récalcitrants : ni ça pue, ni ça pique !

« Eh bèè ! »  Bonne soif !

arias

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