C’est par un beau soleil de juillet, que nous nous rendîmes… Bon, ça aurait pu commencer comme ça, mais ce jeudi 15 juillet, il n’y avait pas de soleil. Il y avait un ciel chargé, de la pluie et des températures dignes d’un mois d’Octobre. Sous les gris nuages de Beaumont-Monteux, au sud de l’appellation Crozes-Hermitage, nous nous rendîmes, le cœur léger et la tête mouillée, au domaine Les Bruyères.
Là, nous allions vivre une belle dégustation des vins du domaine, 5 blancs et 4 rouges, commentée avec précision et dynamisme par Rémi, un collaborateur de David Reynaud, propriétaire du vignoble.
Un vignoble qui est certifié « ecocert » et « biodyvin », étendu sur 27 ha, constitué de plusieurs parcelles sur des communes différentes : Châteauneuf sur Isère et Beaumont-Monteux, avec des terroirs différents, pour des cuvées différentes. Le domaine pratique aussi une activité de négoce. Les raisins sont achetés à des viticulteurs amis, labellisés aussi en Biodynamie, vendangés et vinifiés par les équipes du domaine Les Bruyères. Cette diversité n’empêche en aucun cas la qualité et chaque vin dégusté a su charmer nos nez et palais curieux.
Autour de la batisse, c’est la syrah qui règne. La vigne est belle, présentée en palissage, sur une terre argilo-calcaire et de galets.
Au milieu de la vigne, on aperçoit au loin, ce que nous allions découvrir, avec étonnement et sourire, une chapelle, dans laquelle repose une vierge, missionnée pour protéger la vigne du mauvais œil, des nœuds telluriques ou d’hypothétiques champs électriques ou magnétiques provenant des lignes haute tension environnantes. Au regard de la sapidité de tous les vins, on peut dire que la vierge fait son taf !
Passons à la dégustation. Il serait trop long de vous décrire, toutes les sensations éprouvées au cours de ce généreux moment, je me contenterai de vous présenter mes 2 bouteilles préférées.
Les petites bêtises 2020, vin de pays des collines Rhodaniennes. Un vin blanc composé de beaucoup de marsanne 80% et un peu de roussane 20%, les cépages blancs emblématiques de la région. Cette cuvée a toutes les qualités d’un Crozes-Hermitage blanc sans en porter le nom et donc sans en payer le prix ! On est sur des notes de fruits à chair blanches, des légères notes vanillées. Le nez est subtil, la bouche fine et de belle longueur, une finale lactée. Expressif et équilibré, un boisé parfaitement intégré, ce vin s’achète autour des 15 € au caveau. La grosse bêtise aurait été de ne pas en acheter.
Georges 2019, Crozes-Hermitage est un vin idéal pour faire découvrir l’appellation. On a tout ce que l’on peut attendre d’une belle syrah dans cette bouteille. Puissance, finesse des tanins, fruits noirs, poivre, violette, boisé maîtrisé. C’est parfait ! C’est que le vigneron se donne la peine pour réussir cette cuvée qui porte le prénom de son grand-père. Après un passage en cuve béton, le raisin de la parcelle est réparti dans 4 contenants différents pour être élevé : œufs en béton, barriques, amphores et foudres, pour une vinification en dentelle. On pourra garder « Georges 2019″ une bonne dizaine d’années pour affiner encore son caractère fougueux et gagner encore, si cela est possible, en complexité. C’est dans la cave pour 18€. J’ai craqué !
Et comme m’a dit le dernier chamane que j’ai croisé : « tout est amour ! »
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