« Tout » est bon pour se détendre, et la soirée du « Beaujolais nouveau » fait partie du « Tout ».
« Faut pas déconner ! Le vin, c’est un truc pour se détendre ! C’est un point de rencontre, un lien entre les gens ! »
Alors, sans liesse populaire, pouvait-on fêter l’arrivée du Beaujolais nouveau ? Pour ma part, je ne l’ai pas « fêté » mais j’ai pris la peine d’en acheter, chez des cavistes, puis, j ai pris le temps, sans trop forcer, de quelques apéros pour le goûter, ma moitié constituant le second fin palais de notre dégustation. Au programme 3 vins primeurs qui ont pour point commun d’avoir comme créateurs des vignerons « propres » à la vigne et à la cuve.
Apéros 1 et 2 : Premier jus de Nicolas Chemarin.
Clair, très clair. Le nez est discret sur la framboise et des notes amyliques. Le vin est juteux, bien équilibré. La finale apporte un tout petit peu de poivre gris. Nicolas Chemarin pratique une viticulture qui se rapproche de l’esprit « bio » à la vigne, levures indigènes à la cuve et peu de sulfites à la mise. Autour de 10€, il se boit facilement et avec plaisir. Il suscite suffisamment de curiosité pour vouloir découvrir les cuvées de Régnié et Morgon du même vigneron. Ce « premier jus » ne sera pas mon préféré pour cette année. Il a souffert de comparaison avec…
Apéros 2 et 3 : Beaujolais Nouveau Jean Foillard
Plus expressif : plus coloré, plus concentré, plus de matière. Le registre fruité est bien présent : cassis, fraise, soutenus par les arômes de réglisse anglaise provenant de la macération carbonique. Foillard est une icône du vin naturel en Beaujolais. Son expérience se fait sentir dans la plus simple de ses cuvées. Du talent et du raisin, c’est bien assez ! Entre 10 et 15 €. A goûter impérativement. Il se tiendra bien à table et pourra même être dégusté au cours des 2 ou 3 prochaines années.
Apéros 3 et 4 et 5 : Beaujolais village nouveau Jean-Claude Lapalu. Du gamay le plus naturel possible au pied du Mont Brouilly. Oubliez la chimie et appréciez ce que peut faire, seule, la nature.
Pour ce Lapalu, qui m’a bien plu, le registre fruité a laissé un peu de place au minéral. Au nez, le fruit rouge est soutenu par de légères et étonnantes notes de pierre à fusil. En bouche, on ressent une infime effervescence qui donne à la finale un peu de salinité. Encore de la minéralité ! Le vin titre à 11,5° c’est le plus léger des trois. Entre 10 et 15 € la quille.
L’avantage avec les vins naturels c’est qu’ils sont tous différents. C’est le cas avec les trois spécimens que j’ai choisis. Pour le « non essentiel » que diriez-vous d’une bande dessinée ?
Pour la dégustation de livre, donc, une BD, sortie en 2011, au succès aussi important que la sortie annuelle du Beaujolais nouveau : Les ignorants. Etienne Davodeau croque sa vie croisée avec celle de Richard Leroy, viticulteur ligérien en biodynamie. Une BD qui donne à voir des esprits libres pour des lecteurs à l’esprit ouvert.
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