Nous sommes ici, à quelques 500 m à vol d’oiseau de la belle bleue, dans la baie de Cassis. Une situation exceptionnelle pour le domaine du Bagnol qui fait partie des douze qui constituent l’AOP Cassis. Douze apôtres, dont un Judas qui n’est pas encore en AB, au service du divin jus. Cassis, c’est 215 hectares de vignes, souvent en restanques, pour produire des vins en 3 couleurs, mais dont la réputation s’est forgée sur le blanc. Marsanne, Clairette pour l’essentiel, Ugni blanc, Sauvignon pour la coquetterie, Bourboulenc et Pascal blanc pour l’accent provençal, s’assemblent pour le meilleur de l’appellation. Ces vins blancs ont un prix, comptez entre 15 et 20 € la bouteille.
Comment nous retrouvons-nous à déguster au Domaine du Bagnol ? Un peu de lecture nous permet de sélectionner quelques domaines, parmi ceux qui ont un label Bio, parmi ceux qui, pour des raisons plus ou moins implicites, nous font bonne impression : Le Clos Sainte Magdeleine avec ses 12ha en bord de mer. Embruns marins quand tu nous tiens ! Et le Domaine du Bagnol, 14,5ha étendus sur la commune de Cassis et surtout au pied du Cap Canaille, ocre et massif, au début de la route des crêtes. Vous avez dit minéralité ?
Arrivés à Cassis en début de soirée, la première bouteille est achetée, à la va vite, dans un supermarché de la ville. Mise au frais quelques temps, voilà comment nous allions goûter pour la première fois un vin blanc de Cassis.
Blanc tradition – 50% Marsanne, 35% Clairette, 15% Ugni Blanc – 2018 – 15,5 € la bouteille.
Premières impressions, c’est très bon, nous étions 2, nous avons fini la bouteille sans difficulté et sans regret. Dès le vin servi, l’opération séduction démarre. La robe, or jaune, est cristalline. Le nez, de fruits à chair blanche, de fleurs blanches, accompagnés d’une légère touche de miel, fait saliver. En bouche, le vin est rond voire ample, de belle concentration, avec une finale saline. Sans lourdeur, avec un bel équilibre entre gourmandise et fraîcheur, ce Cassis blanc donne beaucoup de plaisir.
Et c’est cela qui nous conduit tout naturellement au caveau du domaine où nous sommes reçus très cordialement par Lisa. Dans la famille Genovesi, je demande la sœur. Nous parlons d’agriculture biologique, de Biodynamie dont le domaine s’inspire un maximum sans en demander le label, de viticulture nature qui est risquée à mettre en œuvre quand on est un petit domaine.
Nous nous contentons pas de parler, nous dégustons, un autre blanc et un rouge, tous deux nommés cuvée Marquis de Fesques, tous deux élevés en barrique, tous deux voulant être des vins de gastronomie, des vins élevés pour la garde. Comme tout se passe bien, nous avons la chance de déguster le cassis tradition 2019 qui n’est pas encore en bouteille. Malgré une météo difficile, beaucoup de pluie au printemps, des canicules d’été, les vignes du domaine ont bien résisté et ont donné de beaux et bons raisins pour un millésime 2019 qui goûte déjà très bien. Il est temps d’acheter un carton de 2018, de prévoir l’achat d’un autre de 2019 dès que ce sera possible et de partir vers l’ascension du Cap Canaille.
Frédéric Mistral a écrit “Qui a vu Paris et pas Cassis, n’a rien vu.” Je paraphrase « Qui n’a pas bu un blanc de Cassis, n’a rien bu ». Avis aux amis de la tête dans le cru !
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